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Le challenge test est un protocole microbiologique obligatoire (réglementation européenne n°178/2002) visant à déterminer et à valider la durée de vie des produits. Mais les analyses physico-chimiques ne concernent pas uniquement les denrées alimentaires. Elles s’imposent également aux produits cosmétiques qui requièrent des contrôles de paramètres de qualité et de sécurité des formules. Gros plan sur les différents types de challenge tests.
Les différents types de challenge tests
Il convient de différencier deux types de challenge tests qui s’appliquent indépendamment ou de manière complémentaire.
Le challenge test procédé
Ce type de challenge test repose sur l’étude de l’évolution de la population de micro-organismes. Ces derniers seront ajoutés au produit avant le début du processus. Le challenge test procédé consiste à appliquer un traitement assainissant sur le produit (matière première, aliment ou composants). Un différentiel sera par la suite établi afin de mesurer l’effet du procédé de manière quantitative sur les populations de micro-organismes avant et après le traitement.
Il en est de même pour le challenge test sur des produits cosmétiques réalisés en laboratoire par des experts en chimie analytique. Ces professionnels sont également des prestataires d’analyse en matière de contrôles des paramètres de sécurité et de qualité des formules. Étant donné qu’un produit cosmétique repose sur un assemblage complexe, il est important que les experts en chimie analytique tiennent compte de la problématique de chaque client avant de procéder au test.
Le challenge test produit
Le challenge test produit s’opère en fin de fabrication, sur des produits finis. Il s’agit d’un processus qui consiste à évaluer la croissance des micro-organismes rajoutés au produit. L’étude consistera à déterminer la durée de conservation du produit. Si les experts constatent une augmentation de la population, ils définissent la limite acceptable de conservation. Notez qu’il est tout à fait possible de combiner les deux processus en vue d’effectuer un challenge test procédé/produit en « worst case ».
Le modèle technique du challenge test peut-il être décrié ?
Effectivement, le processus du challenge test peut être remis en cause s’il est jugé trop éloigné des réalités qui surviennent à l’usage, notamment en termes d’hygiène et d’environnement. N’oublions pas qu’il s’agit d’une obligation réglementaire encadrée par la norme EN NF ISO 11930 : 2012. De ce fait, un challenge test peut capitaliser sur des données historiques.
Le test d’évaluation n’en sera que plus puissant puisqu’il sera basé sur une comparaison avec les informations antérieures.
Un seul challenge test suffit-il pour compléter un DIP ?
Le challenge test est une obligation réglementaire qui consiste à fournir un DIP ou Dossier Information Produit. Certes, un seul challenge test peut suffire. Néanmoins, si l’on se réfère aux produits cosmétiques, les habitudes de consommation évoluent. Cela peut impacter la durée des produits. Il convient d’adopter une approche plus mature qui repose sur la prise en compte de nouvelles solutions de conservation.
Dans d’autres cas de figure, il s’avère particulièrement intéressant de réaliser des challenges tests sur de vieilles formules ou sur des formules dégradées en conservateurs. Ce genre de procédé permet de renforcer, voire d’améliorer la sécurité des produits.
Les essais requièrent-ils l’usage de polluants industriels ?
La réponse est à la fois oui et non, car les challenges tests tiennent compte en partie des facteurs de pollution industrielle. En pratique, les cosmétiques sont de plus en plus allégés en molécules antimicrobiennes, il s’avère donc important de prévenir tout risque de prolifération microbienne.
Dans certains cas, l’intégration de souches sauvages peut être un atout pour la formulation.
Quelles sont les différentes étapes d’un challenge test ?
Vous l’aurez compris, ce processus plus ou moins complexe se déroule en plusieurs étapes. La première repose sur la description du test. Il s’agit d’une étape primordiale durant laquelle les experts se concentrent sur l’approche de l’expérience, sur la reproductibilité/répétabilité et sur la sécurité.
La seconde étape consistera en l’inoculation qui inclut plusieurs stades, dont le choix de l’inoculum, la méthode de conservation des souches et la préparation de l’inoculum. Les professionnels détermineront la taille de l’inoculum, ainsi que la méthode d’inoculation.
La troisième étape du challenge test consiste en la réalisation du test proprement dit. On procédera à l’évaluation du temps et de la température d’incubation, de la taille du prélèvement et de la fréquence. Les experts détermineront ensuite la procédure à suivre. Vient enfin l’interprétation des résultats qui clôt la série de tests.
Quels sont les prérequis pour la mise en œuvre d’un challenge test ?
La réalisation d’un challenge test implique avant tout une parfaite connaissance du procédé et de la composition du produit. Ce processus requiert également une maîtrise du process de répétabilité du mode de production.
Par ailleurs, l’expert doit avoir connaissance de l’état physiologique des micro-organismes et doit savoir manipuler les flores pathogènes qui se développent souvent dans les matières premières.
Quels sont les enjeux d’un challenge test ?
Le challenge test est un outil scientifique mis au service des fabricants de produits alimentaires et cosmétiques. L’objectif est d’appréhender les particularités des produits, voire de faire évoluer les formules ou les recettes. Toutefois, la fiabilité d’un challenge test dépend de plusieurs conditions.
En outre, les experts doivent agir avec un minimum d’harmonisation et de déontologie. Au final, un challenge test est plus un outil d’étude que de contrôle.
En quoi consiste la microbiologie prévisionnelle ?
À l’heure actuelle, les consommateurs sont de plus en plus exigeants. Il s’avère donc essentiel d’utiliser des outils fiables et rapides pour la réalisation des challenges tests. La microbiologie prévisionnelle vise ainsi à améliorer la formulation des produits, ainsi que le procédé de fabrication. Pour ce faire, les experts se basent sur l’impact des étapes d’un procédé donné sur le comportement de la population microbienne. Enfin, la microbiologie prévisionnelle permet de renforcer la HACCP (Hazard-Analysis-Critical-Control-Point) du fabricant.
Pour rappel, la HACCP est une méthode visant à protéger les consommateurs contre les dangers liés à la consommation de produits (alimentaires, agroalimentaires…). Notez également que cette norme est obligatoire dans tous les pays de l’Union européenne. Il incombe donc aux entreprises concernées de s’y plier et de prévoir une formation en matière de sécurité des produits. Il convient surtout de se focaliser sur la qualité des matières premières et des données épidémiologiques. Le HACCP se décline ainsi sous la forme d’un document descriptif préalablement approuvé par un organisme de normalisation.