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L’intrapreneuriat, un nouveau mode de gestion de l’entreprise
Gérer une entreprise demande d’évoluer avec son époque. Face à la montée en puissance de nombreuses entreprises innovantes qui souhaitent développer leurs projets le plus rapidement possible, les chefs d’entreprises doivent savoir réagir. Parmi les différentes méthodes pour rester compétitif dans un secteur concurrentiel, l’intrapreneuriat figure en bonne place. Mais au fait, qu’est ce que l’intrapreneuriat ?
L’intrapreneuriat, entre salariat et entrepreneuriat
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, « intrapreneuriat » et « entrepreneuriat » ne sont pas la même chose. Si l’entrepreneur peut porter ses idées et ses innovations à travers la création d’entreprise (en général une start up), cette activité nécessite de prendre d’importants risques en matière financière. De plus, le porteur de projet qui souhaite créer son entreprise doit en général quitter son emploi afin de se dégager suffisamment de temps pour la développer.
L’intrapreneuriat s’intègre ainsi pleinement au sein d’une entreprise innovante. Sur ordre du chef d’entreprise, l’intrapreneur va réunir et diriger une équipe au sein de la structure sociale qui l’embauche. À l’image des startups, l’intrapreneur va rechercher des idées innovantes et tenter de faire fonctionner un business model qui peut constituer une révolution pour l’entreprise dans laquelle il travaille. En d’autres termes, l’intrapreneur monte des projets innovants comme un entrepreneur, mais travaille au sein d’une structure qui maintient son salaire en toute hypothèse comme un salarié.
L’intrapreneuriat, une initiative donnant-donnant pour les entreprises innovantes
Pour lancer une mission d’intrapreneuriat, il est nécessaire de posséder des salariés qui possèdent un fort esprit d’entreprendre. Il faut également que l’équipe aime particulièrement les challenges, car les porteurs de projets désignés vont prendre autant de risques que s’ils créaient leur propre entreprise. Cette nouvelle organisation du travail, qui est courante dans les grands groupes de la Silicon Valley, dicte une conduite du changement dans les sociétés qui ont besoin de se moderniser.
La notion se trouve de plus en plus ancrée dans la culture entrepreneuriale. Elle est au cœur de l’innovation technologique mise en place par les jeunes entreprises qui souhaitent se placer sur un marché compétitif. Cette « open innovation » permet ainsi de laisser plus de place à la volonté et à la créativité du salarié qui est chargé de la mettre en place. Les porteurs de projet sont donc à la tête d’une innovation sociale, d’un projet d entreprise qu’ils ont sous leur responsabilité. En ce sens, l’esprit d’entreprise est de mise pour qu’une quelconque collaboration puisse fonctionner.
Quelles sont les qualités requises pour être intrapreneur ?
Pour faire court, si vous avez toujours rêvé de développer votre propre entreprise avec une branche de votre employeur, mais que vous n’avez pas la possibilité de prendre ce risque de manière personnelle, alors vous serez l’intrapreneur parfait.
Plusieurs capacités sont requises pour pouvoir être un bon intrapreneur. En voici quelques unes. Cependant, c’est en fonction de l’entreprise dans laquelle vous travaillez et du projet qui est monté par votre direction que vos qualités seront définies, préalablement à votre mission.
Aimer la culture d’entreprise
La première condition pour être un bon intrapreneur est d’avoir l’esprit entrepreneurial, et d’aimer la culture d’entreprise. Le salarié qui va participer au projet va devoir œuvrer dans l’unique intérêt de l’entreprise pour laquelle il travaille. Il est donc nécessaire de souhaiter s’investir à fond dans un projet qui ne bénéficiera qu’à cette dernière, sans retombées économiques pour le responsable.
Être créatif et trouver des solutions innovantes
Au-delà de l’amour de l’esprit d’entreprendre, il est nécessaire de se montrer créatif pour réaliser une mission d’intrapreneuriat. L’objet même de la mission est d’analyser les principaux freins et problèmes de l’entreprise pour trouver des solutions innovantes. L’intrapreneur doit donc saisir les nouvelles opportunités lorsqu’elles se présentent, mais également être capable d’apporter de nouvelles idées dans un métier qu’il connaît déjà.
C’est là que se situe la principale difficulté de l’intrapreneur. Alors que le salarié était jusqu’à présent habitué à exécuter des directives, il est désormais placé au centre de l’innovation de l’entreprise. Dans ce cadre, c’est lui qui est responsable du management de l innovation, et qui doit évoluer dans des systèmes complexes pour trouver de nouveaux produits, de nouveaux process et de nouveaux moyens de communication.
Savoir résister à la hiérarchie
En tant que responsable recherche et développement, l’intrapreneur doit être capable de résister à sa hiérarchie si cette dernière contrôle de trop près son travail. En réalité, puisque l’entreprise décide de manière discrétionnaire d’allouer un budget à l’intrapreneuriat, il est normal que cette dernière conserve un œil sur les activités de l’intrapreneur.
Cependant, en matière d’innovation, la mise en place d’une mission d’intrapreneuriat obéit aux mêmes règles que les appels à projets. La marque employeur doit rester suffisamment discrète pour laisser place à des technologies innovantes, qui pourront véritablement être mises au profit de l’entreprise. C’est pour ces raisons qu’il est nécessaire que l’intrapreneur fasse preuve de suffisamment d’indépendance pour mener à bien le projet, tout en respectant le cadre général financier fixé par son employeur.
Un profil type d’intrapreneur en entreprise ?
Partant de ces qualités, il n’y a pas de profil type pour désigner un intrapreneur dans l’entreprise. Statistiquement, les intrapreneurs sont plutôt des salariés dynamiques et imaginatifs qui sont prêts à porter le changement d’une entreprise. Puisqu’une société va faire appel à un intrapreneur au lieu d’effectuer un appel à projets, elle en attend nécessairement un résultat. Pour autant, le résultat du travail de l’intrapreneur au sein du Lab qui aura été créé n’est pas une certitude ; c’est là tout le pari de l’innovation participative.
Face à un écosystème complexe, les jeunes entrepreneurs qui ont la chance de participer au projet entrepreneurial de leur entreprise sont en général de jeunes talents, qui auraient été capables de monter leur propre startup et d’exercer leur activité en tant qu’entrepreneurs classiques.
Que se passe-t-il après un travail d’intrapreneuriat ?
Vous l’aurez compris, la mission de l’intrapreneur est une véritable gestion de projet, qui est plus facile à organiser au sein d’une grande entreprise compte tenu des moyens financiers qui sont à disposition. Les entreprises françaises y viennent d’ailleurs de plus en plus.
Une fois qu’un projet innovant aura été trouvé par l’intrapreneur ou l’équipe qu’il dirige, ce dernier devra proposer un accompagnement personnalisé à son entreprise. Une étude de marché est généralement organisée à ce stade du développement pour étudier la viabilité et la rentabilité du projet.
Une fois cette étude terminée, une levée de fonds peut être organisée par l’entreprise. Plus le projet de création est une pépite, c’est-à-dire plus l’innovation et la rentabilité sont grandes, plus les levées de fonds attireront l’attention des investisseurs. La prestation d’intrapreneuriat peut dès lors avoir de très grands avantages pour l’entreprise.
Quels avantages pour l’entreprise d’avoir recours à une prestation d’intrapreneuriat ?
Si certaines entreprises peuvent se montrer frileuses face à une proposition d’intrapreneuriat, c’est bien souvent à tort. Ce type de management au sein de l’entreprise permet la plupart du temps d’innover d’une manière très efficace, en renforçant la cohésion au sein des équipes de l’entreprise.
Laisser libre court à l’imagination d’un salarié qui raisonnera comme s’il créait sa propre entreprise peut ouvrir de nouvelles perspectives à l’organisation qui l’embauche. En effet, si l’entreprise possède un élément qui est à la fois ambitieux, responsable et qui possède l’esprit et la culture d’entreprise, alors la mission a toutes les chances de réussir. L’employé étudiera de nouveaux marchés et développera de nouveaux produits, de nouvelles méthodes afin de développer la clientèle de l’entreprise, comme s’il s’agissait de la sienne.
Côté salarié, la mission d’intrapreneuriat est très motivante. La possibilité de se démarquer dans son travail et de gagner la confiance de sa hiérarchie y est très marquée. De plus, l’intrapreneur réalise une mission qui lui plait, pour laquelle il est moins soumis aux consignes hiérarchiques. Dans ce cadre, la mission peut constituer un changement dans son activité professionnelle, une bouffée d’air qui lui permettra d’envisager différemment son poste de travail.
Comment organiser en pratique une mission d’intrapreneuriat ?
En pratique, la mission d’intrapreneuriat est très simple. Le plus difficile pour la société est de miser sur le bon salarié, raison pour laquelle il est important de privilégier la discussion et l’échange avant d’organiser la mission.
Concrètement, tous les actes effectués par l’intrapreneur seront en réalité signés par sa hiérarchie, agissant au nom de la société qui l’embauche. Par dérogation, sur certains actes, il est possible pour l’entreprise de déléguer la signature à l’intrapreneur qui sera responsable du pôle développement dans le cadre de cette mission.
En termes de responsabilité, à la fois civile et financière, l’intrapreneur est totalement lié à l’entreprise. C’est donc la société qui l’emploi qui court l’entier risque financier lié au flop du projet en cas d’échec. Le salarié, quant à lui, ne doit percevoir aucune retombée économique relative à l’échec de l’intrapreneuriat : ce dernier doit bénéficier de la garantie d’une paie identique au fil des mois. Afin de vérifier la capacité de votre entreprise à accueillir cette mission, il peut être nécessaire de demander conseil à votre expert-comptable.
À l’inverse, si une mission d’intrapreneuriat réussit et valorise l’entreprise, le salarié qui l’aura menée à bien pourra être distingué par une promotion ou une augmentation. C’est pour cette raison que la mission d’intrapreneuriat est un excellent moyen pour le salarié de se distinguer vis-à-vis de sa hiérarchie.
Intrapreneuriat : allez-vous passer le cap ?
Si votre entreprise a besoin de se développer, ou si elle fait face à une concurrence oppressante, il peut être nécessaire de se lancer dans l’intrapreneuriat. Les résultats n’en seront que meilleurs au fil des années.
L’intrapreneuriat est un risque à prendre : il est impossible de savoir, à l’avance, si le projet fonctionnera ou non, sans quoi il s’agirait d’un travail classique en entreprise, obéissant à des directives provenant de la hiérarchie. L’intrapreneuriat est une prise de risque, ce qui renforce la valeur ajoutée de cette mission.
Si votre entreprise comporte un ou plusieurs salariés en qui vous avez effectivement confiance, alors pourquoi hésiter ? Il est simplement nécessaire de vérifier que votre situation financière est suffisamment solide pour faire face à un éventuel échec de la mission, et donc de pouvoir payer l’intrapreneur même si sa mission ne rapporte rien à l’entreprise durant plusieurs semaines ou plusieurs mois.