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Les actions sont une des classes d’actifs délivrant les plus fortes performances à long terme. Ainsi, l’indice MSCI World, constitué de près de 1600 actions de grandes sociétés de 23 pays développés, affichait fin novembre 2020 une performance annualisée moyenne de 10,29 % sur les 10 dernières années.
La performance insolente de cet indice s’explique pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les marchés actions bénéficient de l’envolée des valeurs technologiques américaines. La capitalisation de sociétés comme Apple, Google, Amazon ou encore Microsoft pèse désormais plus de 1000 milliards de dollars. Un chiffre inimaginable il y a encore quelques années. L’autre raison expliquant la forte hausse des marchés actions est la politique monétaire menée par les banques centrales, lesquelles cherchent à stimuler l’économie en abaissant le coût du crédit. Incidemment, le taux sans risque s’approche de zéro, et les agents économiques n’ont d’autres choix que de se tourner vers des classes d’actifs par essence plus risquées, telles que les actions et l’immobilier, pour retrouver de la rentabilité du capital. De ce fait, on assiste à une expansion des multiples de valorisation (les ratios cours/bénéfices) des titres cotés. L’excellente performance de l’indice MSCI World sur 10 ans s’explique également en raison du fait qu’en 2010, les marchés actions sortait toujours juste du krach de 2008, bien que les marchés avaient rebondi dès 2009, les cours demeuraient très attractifs en 2010. Rétrospectivement…
À long terme, selon la période considérée, les marchés actions affichent une performance annualisée moyenne située entre 6 et 10 %. Il s’agit là d’une performance brute. La bonne nouvelle pour les épargnants basés en France est qu’ils disposent d’une enveloppe très intéressante pour investir en bourse en profitant d’une fiscalité des attractive : le plan d’épargne en actions, aussi appelé PEA. Nous allons en rappeler le fonctionnement et vous indiquer comment trouver et ouvrir un compte PEA.
Le principe de fonctionnement du PEA
Le plan d’épargne en actions est un dispositif créé en 1992 et dont l’objectif est d’inciter les épargnants à diriger leur épargne vers les actions. Ainsi, le PEA permet aux épargnants d’investir dans des sociétés cotées en bourse, mais également des sociétés non cotées (cette seconde option est souvent méconnue).
Le PEA est cependant plus restrictif qu’un compte-titres ordinaire puisqu’il n’est possible d’y loger que des titres de sociétés européennes. Par ailleurs, certaines sociétés européennes ne sont pas éligibles au PEA. C’est le cas des sociétés foncières, aussi appelées sociétés civiles de placement immobilier (SIIC). Ces sociétés bénéficient d’un cadre fiscal avantageux (l’absence d’impôt sur les bénéfices), de ce fait, le législateur ne permet pas de cumuler cet avantage fiscal au niveau de la société avec celui de l’enveloppe du PEA (voir plus bas la fiscalité du PEA).
En introduction de cet article, nous avons mentionné l’excellente performance du MSCI World et donc des marchés mondiaux, en particulier des États-Unis. Contre toute attente, il est possible de s’exposer aux marchés mondiaux via un PEA. Pour cela, l’astuce consiste à passer via des fonds indiciels synthétiques. Ainsi, il est possible de suivre la performance du MSCI World. Les fonds indiciels sont des fonds d’investissement dont l’objectif est de reproduire la performance d’un indice de référence (le sous-jacent), en incluant les dividendes. Selon les fonds, les dividendes sont soit capitalisants (les dividendes sont réinvestis dans le fonds) soit distribuants (les dividendes sont alors distribués à l’investisseur). L’avantage de ces fonds indiciels est qu’ils prélèvent très peu de frais de gestion. Ainsi, la performance nette sera très proche de la performance de l’indice. Ces fonds sont très populaires outre-Atlantique, on les rencontre également sous l’acronyme ETF (Exchange-Traded Fund). Cette popularité s’étend désormais en Europe.
La fiscalité du PEA
Comme expliqué plus haut, le PEA est plus contraignant que le compte-titres ordinaire (CTO) en termes d’actions éligibles. Malgré cela, la plupart des épargnants préfère le PEA au CTO pour une raison simple : sa fiscalité est beaucoup plus avantageuse.
En effet, le PEA est une enveloppe capitalisante. Cela signifie que les gains réalisés au sein du plan, qu’il s’agisse de dividendes ou de plus-values matérialisées lors de la cession de titres, ne sont pas imposés aussi longtemps que l’argent reste dans l’enveloppe du PEA.
La fiscalité du PEA au moment de la sortie des capitaux du plan se révèle elle aussi très attractive, puisque dès lors que le PEA a plus de 5 ans, l’épargnant peut réaliser des retraits du plan en bénéficiant d’une fiscalité de seulement 17,2 % sur les gains. Ce taux est très avantageux comparativement au taux en vigueur pour les revenus du capital, lequel est de 30 % (flat tax).
Choisir le bon courtier
Les épargnants se tournent souvent spontanément vers la banque où ils détiennent leur compte courant pour ouvrir un plan d’épargne en actions. Cependant, les banques traditionnelles ne proposent pas toujours les frais de fonctionnement les plus compétitifs, ni les interfaces web les plus agréables pour passer des ordres et gérer ses comptes.
Ainsi, il peut être intéressant de se tourner vers un courtier en ligne spécialisé. Ces derniers ne prélèvent généralement pas de droits de garde (les droits de garde sont des frais appliqués chaque année sur chacune des lignes du portefeuille) et proposent des frais de passage d’ordre très compétitifs, c’est donc l’occasion d’optimiser un peu plus encore la performance nette de ses placements.
Pour conclure, le PEA est l’enveloppe la plus intéressante en France pour investir son épargne en actions. Les versements vers le PEA sont plafonnés à 150 000 euros (l’encours peut aisément dépasser ce chiffre avec les plus-values !). Les gros patrimoines peuvent aussi profiter du PEA-PME pour investir jusqu’à 225 000 euros en actions en combinant le PEA et le PEA-PME.